Auteur : Mathias Enard
Court Résumé :
Michel-Ange est furieux contre le Pape Jules II qui refuse de lui faire une avance sur le travail qu’il a réalisé pour son tombeau dans la chapelle Sixtine. Pour se venger il décide d’accepter l’invitation du sultan ottoman Bayazid qui l’invite à Constantinople pour y construire un pont qui relira les deux rives. Arrivé sur place, Michelangelo est envouté par cette ville et les rencontres qu’il y fait, en particulier celle avec un jeune chanteur ou une jeune chanteuse – il ne peut encore l’affirmer avec certitude – et un jeune poète Mesihi de Pristina qui le fascinent par leur beauté.
Mon avis perso :
J’ai entendu parler de ce livre pour la première fois au moment où j’étais justement entrain de m’organiser un weekend à Istanbul. C’est d’abord la couverture qui m’a attirée. Puis lorsque j’ai appris que l’histoire portait une période de la vie de Michel-Ange à Constantinople, ça m’a tout de suite intéressée.
Je ne connaissais pas du tout cet auteur, malgré les nombreux prix littéraires qu’il a reçu pour ses précédents romans. J’ai beaucoup apprécié son écriture à la fois poétique et très descriptive. Descriptive dans le sens où il semble s’attacher énormément aux faits et aux détails historiques de ce récit. De sorte qu’au final on finit par ne plus très bien pouvoir distinguer le vrai du faux. En effet, si Michel-Ange a bien été à Constantinople pour y dessiner un pont commandé par le sultan, on ne sait pas grand-chose de ses rencontres, de ses faits et gestes et de son opinion à l’égard de cette ville et de ce peuple.
Je ne connaissais pas grand-chose sur la vie de cet artiste et j’ai été heureuse d’avoir un aperçu de cette forte personnalité qui doit aussi se battre contre ses adversaires et ses prédécesseurs (Raphaël et Léonard de Vinci) afin de pouvoir faire éclater son talent et être considéré à sa juste valeur.
J’ai beaucoup aimé les passages très poétiques de la jeune fille qui veille le sculpteur lors des nuits d’ivresse. Les poèmes de Mesihi sont également très beaux. J’ai retenu en particulier un passage extrait d’un poème d’un poète persan Hâfiz de Chirâz :
Je ne cesse de désirer que lorsque mon désir
Est satisfait, que ma bouche atteint
La lèvre rouge de mon amour,
Où mon âme expire dans la douceur de son haleine.
Dans une note finale, Mathias Enard nous précise tout de même quels sont les faits historiquement véridiques et laisse une part belle à l’imagination du lecteur. On se prend à rêver que peut-être l’auteur n’a pas tord dans son analyse et dans sa description du séjour du peintre dans la capitale ottomane. Peut-être a-t-il réellement fait toutes ces rencontres et peut-être cette culture a-t-elle eu une réelle influence sur ses travaux futurs. En tous cas, nous n’en saurons pas davantage.
Nombre de pages : 154
Temps mis pour le lire : 4 jours
Note : 17/20
Les 3 premières phrases :
La nuit ne communique pas avec le jour. Elle y brûle. On la porte au bûcher à l’aube.