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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 15:31

Separtions

 

Auteur : David Foenkinos

 

Court Résumé :

Fritz - qui, contre toute attente avec un nom pareil, n’est pas allemand – aime Alice. Ils se sont rencontrés dans une ronde de sourires et se sont tout de suite plus. Pourtant, dans la vie tout les oppose.  On suit ainsi leurs pérégrinations de séparations en retrouvailles au fil des ans et du temps qui passent.

 

Mon avis perso :

C’est le second livre que je lis de cet auteur et j’ai bien retrouvé l’univers de La délicatesse. C’est sûr qu’on n’est pas perdu: les personnages sont très similaires et vivent dans des environnements presque identiques avec plus ou moins les mêmes préoccupations.


On y retrouve le même humour de l’auteur. Cette fois-ci, les annotations font place aux fausses notices de dictionnaire que Fritz est chargé de rédiger pour son travail chez Larousse. Les personnages sont assez attachants, bien qu’ils soient très stéréotypés, et oscillent  entre le train train de l’ennui quotidien et l’inattendu qui peut soudain tout bouleverser.


J’aime beaucoup le style, l’humour et les préoccupations parfois très loufoques des personnages, mais je me demande je ne vais pas finir par me lasser si j’en lis trop d’affilé. En tous cas, pour l’instant ce n’est pas encore le cas et je vous conseille vivement de découvrir cet auteur si ce n’est pas déjà fait depuis longtemps. Un peu de légèreté dans ce monde de brutes, ça ne fait pas de mal, ça fait même un bien fou !

 

Nombre de pages : 178

 

Temps mis pour le lire : 1 semaine

 

Note : 16/20

 

Les 3 premières phrases :


J’ai l’impression que la mort est un regard qui me guette en permanence. Chacun de mes gestes est voué à être analysé par une force supérieure, cette force qui est mon futur d’homme décomposé. Depuis mon plus jeune âge, c’est ainsi.

 

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 15:25

PiegeCendrillon

 

Auteur : Sébastien Japrisot

 

Court Résumé :

Une jeune fille se réveille à l’hôpital. Sa mémoire a été brûlée tout comme son visage et ses mains. Qui est-elle ? Le sait-on vraiment ? Mi la jeune héritière gâtée et capricieuse ou Do la jeune fille qui ne souhaite qu’une chose, récupérer sa part du gâteau ?

 

Mon avis perso :

Cela faisait un moment que ce livre m’intriguait. J’avais lu il y a quelques années Le passager de la pluie et j’avais eu un peu de mal avec cette histoire. Mais comme j’avais bien aimé Un long dimanche de fiancailles, je me suis dit que je pouvais bien lui donner une seconde chance.

 

C’est une histoire très étrange et pleine de suspense que nous raconte ici Japrisot. D’abord, on ne sait pas vraiment qui est l’héroïne car elle-même ne s’en rappelle pas. Les autres personnages lui confèrent l’identité qui les arrange pour leurs propres motivations personnelles. Plus l’histoire avance et moins on a de certitudes. Le lecteur comme la protagoniste se voit propulsée dans un tourbillon identitaire infernal au fil des nouvelles informations qu’on lui fournit.

 

Japrisot nous incite à faire travailler notre imagination afin de réfléchir à tous les scénarios possibles, mais même à la fin le mystère reste complet. C’est plus ou moins à chacun de décider à quelle version de l’histoire il croit. Plus que jamais avec ce livre chaque lecteur peut faire sa propre lecture des événements qui lui sont présentés. On ressort donc de cette lecture rempli d’incertitudes et d’interrogations qui ne pourront jamais trouver de réponse. Et c’est bien là la force de ce roman. Une fois le livre refermé, le personnage non-identifié continue de nous hanter.

 

Je ne dirais pas que j’ai beaucoup apprécié ce livre, mais j’ai trouvé le principe assez bien pensé et grâce à un procédé presque machiavélique, il nous entraîne bien malgré nous dans la quête identitaire de l’héroïne.

 

Nombre de pages : 219 pages

 

Temps mis pour le lire : 10 jours

 

Note : 14/20

 

Les 3 premières phrases :


Il était une fois, il y a bien longtemps, trois petites filles, la première Mi, la seconde Do, la troisième La. Elles avaient une marraine qui sentait bon, qui ne les grondait jamais lorsqu’elles n’étaient pas sages, et qu’on nommait marraine Midola.

Un jour, elles sont dans la cour.

 

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 22:15

Delicatesse

 

Auteur : David Foenkinos

 

Court Résumé :

Nathalie et François sont des gens parfaits qui forment un couple heureux et ont une vie sans défaut. Tout le monde les envie mais l’extérieur ne semble pas avoir d’emprise sur leur bonheur inaltérable. Mais ce bonheur peut-il vraiment durer toujours ?

 

Mon avis perso :

Je découvre avec plaisir cet auteur, dont j’avais finalement très peu entendu parler jusqu’ici (oui je sais c’est difficile à croire étant donné que je n’ai pas passé ces dernières années coupée du monde, mais c’est pourtant le cas).

 

C’est vraiment une belle découverte avec un style tout en finesse à l’image du titre du livre et avec beaucoup d’humour qui apparaît au moment où on s’y attend le moins, toujours avec beaucoup de discrétion. Les personnages qui nous sont présentés au début sont presque énervants et auraient fait une histoire somme toute banale et dépourvue d’intérêt si tout à coup l’histoire n’avais pas basculé.

 

Nathalie tout au long de l’histoire reste quelqu’un de plat et d'inintéressant. Mais ce sont les autres personnages qui l’entourent qui projettent sur elle tout un tas de fantasmes qui en font finalement qui lui confèrent toute sa substance. En fait, on ne sait pas grand-chose de Nathalie si ce n’est ce que les autres s’imaginent d’elle. On voit bien qu’elle est un peu rêveuse, qu’elle dégage une sensualité dont elle n’est pas toujours consciente et qu’elle agit parfois sans réfléchir et de manière très inattendue. Mais malgré tout, ça ne va pas très loin et  je me suis plus intéressée au personnage de Markus, le suédois soi-disant banal, qui ne l’était pas tant que ça. Le personnage du patron est vraiment pathétique et bien qu’étant un gros stéréotype, il n’en rappelle pas moins des situations bien réelles, auxquelles de nombreuses personnes travaillant dans des entreprises doivent faire face chaque jour.

 

J’ai adoré les petites notes de bas de page et les chapitres à caractère descriptif aux sujets souvent complètement incongrus, voire presque loufoques: qui a inventé la moquette, quel est le signe astrologique des membres de l'équipe de Nathalie, ou encore les paroles de la chanson L'amour en fuite d'Alain Souchon. L’atmosphère de cette histoire m’a bien sûr fait penser à certains films de Truffaut mais aussi aux films de Rohmer où, finalement, les personnages importent peu mais c’est ce qu’ils disent qui compte et les relations qui les lient les uns aux autres.

 

Une très belle découverte qui me donne bien envie de découvrir les autres livres de cet auteur.

 

Nombre de pages : 201

 

Temps mis pour le lire : 2 jours

 

Note : 16/20

 

Les 3 premières phrases :


Nathalie était plutôt discrète (une sorte de féminité suisse). Elle avait traversé l’adolescence sans heurt, respectant les passages piétons. A vingt ans, elle envisageait  l’avenir comme une promesse. Elle aimait rire, elle aimait lire.

 

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 20:38

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Auteur : Patrick Modiano

 

Court Résumé :

Des anciens élèves du collège de Valvert se remémorent leurs jeunes années au fil des rencontres d’anciens camarades retrouvés par hasard bien des années plus tard.

 

Mon avis perso :

On suit cette histoire qui n’en est pas vraiment une en  se laissant porter par les mots et la vague mélancolique qui s’en dégage. J’ai été un peu gênée par le fait qu’il n’y ait pas de narrateur clair. On ne sait jamais très bien qui parle. Parfois on comprend qu’on est avec Patrick (Modiano lui-même peut-être) d’autre fois on se retrouve en compagnie d’Edmond Claude, un acteur dont le succès ne rencontre pas ses premières ambitions.


Ces narrateurs incertains nous entrainent dans des rencontres liés à des souvenirs aussi incertains les uns que les autres. On se retrouve dans l’univers de ces jeunes ados laissé à la dérive lorsqu’ils ne sont plus dans l’enceinte de ce collège de Seine et Oise qui leur permet d’avoir certains repères et un cadre pour leur vie future. Mais ce cadre temporaire semble bien insuffisant pour donner de nouvelles perspectives à ces jeunes gens du 16e et autres quartiers chics de la capitale.


Parmi eux, on en trouve des riches, des moins riches et des complètements ruinés. Mais tous ont un point commun, ils font parti des nantis même temporairement et compte bien faire durer ce statut le plus longtemps possible. Dans ce monde à part, le plus souvent avec des parents absents, ils doivent assumer des responsabilités bien plus grandes qu’ils ne leur devraient à leur âge. Et c’est peut-être pour cela qu’ils apprécient temps leur collège qui leur rappelle encore un peu qu’ils ne sont encore que des enfants.


Dans ce collège, en effet, ils retombent en enfance. Leur directeur, qu’ils surnomment affectueusement « Pedro », prend même très souvent des positions paternalistes qui veille sur ses enfants et les punis lorsqu’ils le méritent. D’autres professeurs prennent aussi cette place de père de remplacement. Par quelques remarques laissées de-ci de-là par les narrateurs on comprend aussi que tout n’est pas rose et parfait dans ce microcosme. Les professeurs ne sont peut-être pas aussi parfaits qu’ils en ont l’air et le renvoi de certains élèves ont parfois des conséquences désastreuses sur leurs vies futures.


Cette histoire m’a pas mal rappelé celle du premier livre de Modiano que j’avais lu,  Dans   le café de la jeunesse perdue. Les histoires se déroulent dans les mêmes quartiers de Paris et les personnages sont tous aussi perdus les uns que les autres. Je n’ai pas détesté ce roman, mais je n’y ai rien trouvé de très intéressant et novateur non plus, bien que le style soit toujours très beau. A cause de cette langueur qui nous traine tout au long de l’histoire, j’ai aussi eu l’impression d’avoir mis beaucoup trop de temps pour terminer cette lecture et ce fut un peu le cas.


Pour finir juste un petit détail : pour Valvert, Patrick Modiano s’est inspiré du collège où il a lui-même étudié, Montcel à Jouy-en-Josas.

 

"Je tiens De si braves garçons pour un chef d'oeuvre." J.M.G. Le Clézio

 

Nombre de pages : 185

 

Temps mis pour le lire : 10 jours

 

Note : 13/20

 

Les 3 premières phrases :

 

Une large allée de graviers montait en pente douce jusqu'au Château. Mais tout de suite, sur votre droite, devant le bungalow de l'infirmerie, vous vous étonniez, la première fois, de ce mat blanc au sommet duquel flottait un drapeau français. à ce mat, chaque matin, l'un d'entre nous hissait les couleurs après que M. JeanSchmidt eut lancé l'ordre:

- Sections, garde-à-vous!

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 10:37

parleleur

 

Auteur : Mathias Enard

 

Court Résumé :

Michel-Ange est furieux contre le Pape Jules II qui refuse de lui faire une avance sur le travail qu’il a réalisé pour son tombeau dans la chapelle Sixtine. Pour se venger il décide d’accepter l’invitation du sultan ottoman Bayazid qui l’invite à Constantinople pour y construire un pont qui relira les deux rives. Arrivé sur place, Michelangelo est envouté par cette ville et les rencontres qu’il y fait, en particulier celle avec un jeune chanteur ou une jeune chanteuse – il ne peut encore l’affirmer avec certitude – et un jeune poète Mesihi de Pristina qui le fascinent par leur beauté.

 

Mon avis perso :

J’ai entendu parler de ce livre pour la première fois au moment où j’étais justement entrain de m’organiser un weekend à Istanbul. C’est d’abord la couverture qui m’a attirée. Puis lorsque j’ai appris que l’histoire portait une période de la vie de Michel-Ange à Constantinople, ça m’a tout de suite intéressée.

 

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Je ne connaissais pas du tout cet auteur, malgré les nombreux prix littéraires qu’il a reçu pour ses précédents romans. J’ai beaucoup apprécié son écriture à la fois poétique et très descriptive. Descriptive dans le sens où il semble s’attacher énormément aux faits  et aux détails historiques de ce récit. De sorte qu’au final on finit par ne plus très bien pouvoir distinguer le vrai du faux. En effet, si Michel-Ange a bien été à Constantinople pour y dessiner un pont commandé par le sultan, on ne sait pas grand-chose de ses rencontres, de ses faits et gestes et de son opinion à l’égard de cette ville et de ce peuple.

 

 

Je ne connaissais pas grand-chose sur la vie de cet artiste et j’ai été heureuse d’avoir un aperçu de cette forte personnalité qui doit aussi se battre contre ses adversaires et ses prédécesseurs (Raphaël et Léonard de Vinci) afin de pouvoir faire éclater son talent et être considéré à sa juste valeur.

 

J’ai beaucoup aimé les passages très poétiques de la jeune fille qui veille le sculpteur lors des nuits d’ivresse. Les poèmes de Mesihi sont également très beaux. J’ai retenu en particulier un passage extrait d’un poème d’un poète persan Hâfiz de Chirâz :


yildirimbayezit.jpg

Je ne cesse de désirer que lorsque mon désir 

Est satisfait, que ma bouche atteint

La lèvre rouge de mon amour,

Où mon âme expire dans la douceur de son haleine.

 

Dans une note finale, Mathias Enard nous précise tout de même quels sont les faits historiquement véridiques et laisse une part belle à l’imagination du lecteur. On se prend à rêver que peut-être l’auteur n’a pas tord dans son analyse et dans sa description du séjour du peintre dans la capitale ottomane. Peut-être a-t-il réellement fait toutes ces rencontres et peut-être cette culture a-t-elle eu une réelle influence sur ses travaux futurs. En tous cas, nous n’en saurons pas davantage.

 

Nombre de pages : 154

 

Temps mis pour le lire : 4 jours

 

Note : 17/20

 

Les 3 premières phrases :


La nuit ne communique pas avec le jour. Elle y brûle. On la porte au bûcher à l’aube.

 

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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 23:18

apocalypsebebe

 

Auteur : Virginie Despentes

 

Court Résumé :

Pas de chance pour Lucie, la gamine, Valentine, qu’elle était entrain de filer s’est fait la malle et sous ses yeux en plus ! Lucie est la plus nulle des détectives, ça ne l’intéresse pas. D’ailleurs rien ne l’intéresse. Mais là, elle n’a pas le choix si elle veut garder son boulot:elle doit tout mettre en place pour retrouver Valentine ; son patron a été plus que clair sur ce point. C’est à ce stade de l’histoire qu’apparaît La Hyène. Lesbienne énigmatique, au charme perturbant et glacial. Lucie devra faire équipe avec elle pour retrouver Valentine et remporter sa prime.

 

Mon avis perso :

Pffiou ! On m’en avait tellement fait tout un plat de cette Virginie Despentes que je m’attendais à être choquée à chaque bout de phrase et que j’aurais envie de fermer immédiatement ce livre et disant l’air dégouté : « Non, c’est bien ce que je pensais : ce n’est vraiment pas pour moi ! »

 

Que nenni ! J’ai lu ce livre assez facilement, malgré certaines longueurs dans l’histoire qui m’ont effectivement donné envie d’abandonner tellement j’avais l’impression que l’intrigue piétinait. L’écriture est fluide, le style « rentre dedans » et les descriptions parfois très crues en effet. Mais de là à être choquée, il ne faut pas exagérer. Moi, ça m’a plutôt fait sourire, voire même rire.

 

Ah ça c’est sûr, j’imagine qu’on ouvre souvent un livre de Virginie Despentes pour être secoué, entendre parler de sujet habituellement tabous avec des scènes obscènes. Et pour le coup on n’est servi ! C’est parti pour le vocabulaire traditionnel des « ch**te », « p*te », « bi*e » et autre « en***é » à la pelle ! Ce qui est surtout remarquable ce sont les associations de mots et d’expressions qui renforcent encore les images des scènes décrites. Mais ces nouvelles expressions ainsi formées sont plus intéressantes par leur originalité et l’effet un peu loufoque qu’elles produisent. On trouve aussi un peu de douceur dans ce monde de brutes comme avec  "Dompteuse de lourds", formule que j'ai beaucoup appréciée.

 

J’ai bien aimé également l’alternance dans la narration. Un chapitre sur deux, c’est Lucie, la détective paumée, qui nous raconte l’histoire de son point de vue. Puis, le chapitre suivant, nous avons droit à la version d’un autre personnage mais avec cette fois-ci un narrateur neutre qui ne fait que décrire de l’extérieur les scènes et les sentiments. J’ai trouvé ce procédé assez intéressant parce qu’au final le lecteur fini par s’identifier de plus en plus au personnage de Lucie. On devient vite cette fille un peu perdue au milieu de cette histoire et qui ne sait plus très bien quoi faire pour réussir sa mission ou tout bonnement pour vivre.

 

Par contre j’ai trouvé la fin extrêmement décevante. Pendant tout le récit j’espérais une apothéose finale qui remontrait le niveau de l’histoire qui s’enlise très souvent et s’enfonce dans des méandres inutiles. Mais non! On se retrouve avec cette fin bidon et pour le coup on referme vraiment le livre en ce disant : « Tout ça pour ça ! Ah bah alors là je suis déçue ! »

 

Les personnages peuvent être un peu intrigants au premier abord, mais, quand on commence à les connaître, ils deviennent très vite horripilants. Valentine est une petite fille pourrie gâtée qu’on a envie de gifler dès qu’on la voit apparaître parce qu’on sait qu’elle va immédiatement faire une connerie dont on n’a pas envie d’entendre parler. Lucie est tellement empêtrée de sa petite personne que même en la secouant très fort, on a l’impression que rien ne pourra en sortir. Enfin La Hyène, qui est sensée être un personnage fort et énigmatique, m’a exaspérée au plus haut point avec sa trop grande confiance en elle totalement surjouée.

 

Evidemment je ne pense pas être la plus qualifiée pour savoir si un livre doit mériter ou non le prix Goncourt. Mais, pour moi, la principale caractéristique d’un prix littéraire est qu’il doit récompenser un ouvrage qui par sa qualité stylistique, son histoire ou les thèmes abordés entre autres, apporte quelque chose de nouveau et d’exceptionnel à la littérature. Ici, dans Apocalypse Bébé, je ne vois rien de tout cela. Ça se laisse lire, on suit parfois avec intérêt certaines péripéties. Mais ça s’arrête là. Pas de quoi casser trois pattes à un canard.

 

Nombre de pages : 343

 

Temps mis pour le lire : 3 semaines

 

Note : 13/20

 

Les 3 premières phrases :

 

Il y a longtemps de ça, j’avais encore trente ans. Tout pouvait arriver. Il suffisait de faire les bons choix, au bon moment.

 

 

Merci à PriceMinister sans qui je n’aurais sans doute jamais eu l’idée de me lancer dans cette lecture.

 

Lire aussi l'avis de Theoma qui a beaucoup aimé.

 

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 14:42

 

EtudiantEtranger

 

Auteur : Philippe Labro

 

Court résumé :

Notre héros, un jeune lycéen français des années 50 (qui est également en grande partie l’auteur lui-même), obtient une bourse pour aller étudier un an à l’Université de Virginie. C’est un privilège rare qui n’est pas donné à tout le monde et notre jeune homme le sait bien. Il compte donc faire tout son possible pour profiter à fond de cette expérience exceptionnelle. Au programme adaptation culturelle, découverte de la sexualité et réflexion sur ce qu’il souhaite faire de sa vie.


Un roman d’apprentissage qui conduira notre étudiant de moins en moins étranger bien plus loin qu’il ne l’aurait imaginé.

 

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Mon avis perso :

Dans ce livre, c’est un véritable voyage dans le temps et dans l’espace auquel nous convie Philippe Labro. Il ne s’agit pas ici d’une simple description des Etats-Unis et de leur monde universitaire mais, à travers les yeux d’un étudiant français de l’époque, du contraste qui existe entre le vieux continent et les Etats-Unis des années 50.


danse-lindy-hop-coupleCette période fut une étape charnière dans l’histoire et dans la conception du monde telles que nous les connaissons aujourd’hui aussi bien du point de vue culturelle que de l’évolution des mœurs et de la tolérance entre les peuples.


Le voyage en lui-même de l’étudiant est à l’image de son époque. Pour arriver aux Etats-Unis, il lui faut tout d’abord traverser l’Atlantique à bord d’un paquebot. Le voyage dure alors plus de 10 jours. Il ne s’agit pas juste de prendre un avion qui en quelques heures nous emmène où nous le souhaitons comme aujourd’hui.


Puis, une fois arrivé à bon port,  c’est la vie quotidienne et les codes qui sont différents. Il faut tout apprendre, tout réapprendre. Les rites des dates avec les filles des colleges voisins, les us et coutumes de l’université qui ne sont pourtant écrits dans aucun règlement, la ségrégation auprès du peuple noir qu’il faut accepter pour faire comme les autres bien que ce ne soit pas dans sa culture, etc.


fureur.jpg

C’est aussi le temps de nombreuses découverte : la littérature amér icaine en pleine évolution (le jeune homme assiste  sans trop savoir quoi en conclure à une conférence de Faulkner), le rock ‘n roll fait ton apparition avec le King qui ne l’est pas encore et qui choque toute l’Amérique avec ses déhanchements indécents, l’apparition des nouvelles idoles du cinéma qui fascinent leur public, etc.


Dans ce livre on trouve également toutes les étapes de réflexion du jeune homme, suivit de celles de l’homme plus tout jeune qu’il est devenu à présent et qui analyse les événements d’une manière bien différente et avec plus de recul.


Dans l’ensemble c’est un livre que j’ai plutôt apprécié grâce à tous les éléments que je viens de citer, mais malgré tout, je ne suis pas tombée sous le charme du style de l’auteur. Je n’ai pas réussi à complètement accrocher à ce récit. Mais il ne s’agit là que d’une impression personnelle et je pense que cette lecture produira sûrement une impression plus positive chez un autre lecteur.

 

ElvisPresley.jpg


Je conseille tout de même ce roman en particulier à ceux qui s’intéresse à l’histoire des Etats-Unis de cette époque et à la vie dans les Universités américaines.


 

Nombre de page : 312

 

Temps mis pour le lire : 10 jours

 

Note : 14/20

 

Les 3 premières phrases :

 

On était en janvier et dehors, dans la cour triste de ciment gris du grand lycée, le givre avait blanchi les branches des arbres nus.

J’étais assis au cinquième rang de la classe d’anglais. Le professeur nous faisait réviser un texte lorsque la porte s’ouvrit.

 

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 13:34

 

zapping

 

Auteur : Didier Daeninckx

 

Court Résumé :

Dans ce livre vous trouverez une série de nouvelles plus ou moins longues, où les média en général et la télévision en particulier jouent un rôle essentiel. Les destins se croisent et ne se ressemblent pas mais la télévision et ses coulisses sont toujours bien présents, trop présents et vont les conduire le plus souvent à leur perte.

 

Mon avis personnel :

 

Après avoir lu Cannibale, que j’avais trouvé beaucoup trop court, j’avais envie de découvrir un autre livre de Didier Daeninckx. C’est chose faite avec ce recueil de nouvelles. Je l’ai choisi au départ car le thème me semblait extrêmement intéressant par rapport au monde dans lequel nous vivons qui est rempli d’écrans et tous genres, de nouvelles musiques, d’infos de dernières minutes, etc. Bref à l’heure actuelle, il faut être au courant de tout en premier, voir tout et être vu. C’est là que la télé mais surtout maintenant Internet jouent un rôle prépondérant. Il faut savoir, d’autre part, que ce livre a été écrit au début des années 90 donc avant la démocratisation d’Internet. La télévision avait donc une place encore plus importante dans les foyers français qu’aujourd’hui.


J’ai également choisi ce livre à cause de la couverture que je trouvais assez originale et plutôt drôle.


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Parmi ces 20 récits, certains m’ont plus marquée que d’autres : La place du mort qui raconte comment un petit présentateur météo sur une chaine régionale qui devient une star nationale, va tenter de se servir en vain de sa notoriété pour mettre à jour un scandale politique ; Poursuite triviale dans lequel l’auteur imagine un monde entièrement régit par les jeux de questions réponses ; Farming class hero où un jeune homme devient célèbre pour l’exploit qu’il a réalisé en sauvant une famille dans une maison en feu et finit par ne plus pouvoir vivre sans cette célébrité ou enfin Penochet qui imagine un monde où le « parti national français » a pris le pouvoir et contrôle tous les média. Cette dernière nouvelle ainsi que Œil pour œil sont particulièrement intéressantes par le sujet qu’elles traitent et qui trouvent malheureusement un écho dans les débats politiques du moment.


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C’est un monde presque inhumain et sans pitié qui est décrit dans ces nouvelles. Chacun vit chez soi, pour soi avec pour seul lien cet écran qui leur donne l’impression d’appartenir à un tout et d’être tous semblables ensembles. Chacun « partage » avec l’autre à travers un monde qui leur semble idéal, un monde de rêve presque accessible. Mais l’illusion fait bientôt place à la désillusion voire à la désolation et au désastre total. Cette télé magique se transforme bientôt en miroir aux alouettes et détruit tous ceux qui ont osé vouloir l’approcher de trop prêt. Le plus triste étant que ce sont toujours les plus pauvres et les plus faibles qu’elle écrase sans merci sur son passage.


Il y a certaines nouvelles auxquelles je n’ai pas trop accroché et le style n’est pas toujours à mon goût. Mais, dans l’ensemble, j’ai trouvé ce livre très bien écrit et qu’il nous donne quelques points de réflexions intéressant sur le sujet. Le titre est aussi très bien choisi, car les histoires sont tellement différentes et de longueur très variable que cela donne l’impression de passer d’une chaine à l’autre et donc d’un programme à l’autre, sans aucune transition et sans aucun moyen de découvrir le sujet de l’histoire que l’on va suivre.

 

Nombre de pages : 228

 

Temps mis pour le lire : 1 semaine

 

Note : 13/20

 

Les 3 premières phrases :

Rien ne prédisposait Alcine Tolada à jouer, pendant près de trois moins, le rôle du Chevalier Blanc dans la véritable guerre de succession qui opposait, après la fuite du maire en Colombie, les nombreux clans issus d’un demi-siècle de règne sans partage des Roberti sur la station balnéaire de Saint-Denisse.

                Alcine avait commencé sa carrière à la station régionale de FR3-Côte d’Azure comme monteur. Il aurait peut-être fini son temps derrière son pupitre si un journaliste bien en cour n’avait remarqué le timbre très particulier de sa voix, un midi d’avril 1980, à la cantine, alors qu’il racontait une histoire de pêche au gros au large de Martigue.


 

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 11:43

 

placeEtoile

 

Court Résumé :


Raphaël Schlemilovitch, jeune héritier d’un New-Yorkais vénézuélien, jeune dandy des temps modernes, se veut être le juif universel et l’antijuif, le juif qui se cache et celui qui se montre, le juif bien français, collabo à ses heures et le juif persécuté et exterminé dans un camp. De même il souhaite que tous les juifs, non juifs et antijuifs ne soient qu’un ensemble de personnes dont il est impossible de déterminer de quel côté ils se trouvent.

 

Il est le juif et le collabo universel, de tout temps de toute époque et à l’origine de tous les conflits.


 

Mon avis perso :


J’ai encore une fois été très surprise par ce roman. La 4e de couverture ne donne pas beaucoup d’indication sur le contenu réel de ce livre. On se rend compte par contre, après coup, que le titre du livre est extrêmement bien choisi. Notre héro ne sait en effet pas ou se situer dans ce monde et ou placer cette étoile.

 

Il s’agit là du premier roman publié de Patrick Modiano et lorsque l’on parcourt sa biographie on ne peut s’empêcher d’effectuer de nombreux parallélismes entre ce roman et de nombreux thèmes et événements de sa propre vie : les voyages, son père absent, son éducation en Suisse, la maladie de son frère à qui est dédié ce livre etc. Dans ce livre son personnage est à l’image de son père. On ne sait jamais qui sont ses vrais amis et quelles valeurs il défend vraiment.

 

On ne sait pas bien non plus à quelle époque se situe le narrateur : pendant la guerre, après, bien avant ... Ce qui fait parti de ses délires et de sa réalité. On observe par moments, une distanciation du narrateur par rapport à son récit quand il change de pronom, passant presque par hasard du  « je » au « il » et au « nous ». Comme s’il ne se voulait plus acteur mais juste spectateur de son récit. On retrouve aussi le problème de la culpabilité qui revient souvent. Par exemple, lorsque le narrateur prétend que c’est lui qui a causé la mort de ses amis.

 

Le style nous entraine dans un tourbillon qui m’a fait beaucoup penser au Elles se rendent pas compte de Boris Vian où le personnage est lui aussi un jeune dandy à la recherche de sensations fortes et de provocation gratuite.

 

Finalement, je m’attendais à une histoire beaucoup plus tranquille et pas trop dérangeante à l’image du seul livre de Modiano que j’avais lu jusqu’à présent, Dans le café de la jeunesse perdue. Comme quoi je m’étais bien trompée sur cet auteur dont je ne savais rien et que j’imaginais juste en intellectuel bien tranquille qui aime à ressasser les vieux souvenirs de sa jeunesse parisienne. J’ai donc été surprise, mais je suis incapable de dire pour l’instant si j’ai aimé ou pas ce roman, je pense qu’il faut prendre un peu de temps pour le digérer et s’en faire une réelle opinion.

 

Voir aussi l'avis de Liza.

 

Nombre de pages : 211


Temps mis pour le lire : 1 semaine


Note : 14/20


Les 3 premières phrases :


C’était le temps où je dissipais mon héritage vénézuélien. Certains ne parlaient plus que de ma belle jeunesse et de mes boucles noires, d’autres m’abreuvaient d’injures. Je relis une dernière fois l’article que me consacra Léon Rabatête dans un numéro spécial d’Ici la France : « … Jusqu’à quand devrons-nous assister aux frasques de Raphaël Schlemilovitch ?

 

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 11:01

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Auteur : Jean-Sébastien Blanck avec des illustrations de José Ignacio Fernandez


Court résumé :

Très courte nouvelle qui nous relate les débuts des tests des chambres à gaz par les nazis sur les malades mentaux.


Mon avis perso :

Extrêmement intéressant mais BEAUCOUP TROP COURT !!!! On reste vraiment sur sa faim lorsqu’au bout d’un quart d’heure à peine on referme le livre… Le sujet est pourtant assez original, surtout dans la manière de le traiter. On suit d’abord de l’intérieur ce que ces gens ont vécu en suivant un narrateur qui vient de se faire interner. Puis le point de vue de la narration change et on se retrouve à suivre les pensée d’un officier nazi. Il est vrai que, comme le dit la présentation, on en vient à douter duquel est le plus humain et le plus fou des deux.


Ce court récit m’a pas mal rappelé par son thème et son atmosphère, l’histoire du film Shutter Island que j’ai vu il y a quelques mois. Les illustrations y sont aussi pour beaucoup. Les montages photographiques réalisés par José Ignacio Fernandez sont très beaux et bien représentatifs de l’époque et donnent une ambiance un peu angoissante à la lecture car ils laissent présager la tragédie inéluctable.

 

La citation de Victor Hugo en exergue donne aussi toute son ampleur à la nouvelle :

 

« Je suis l’Homme.

Je suis l’effrayant Homme qui rit.

Qui rit de quoi ? De vous. De lui.

De tout. Qu’est-ce que son rire ?

Votre crime et son supplice. »

Victor Hugo

 

Nombre de pages : 59

 

Temps mis pour le lire : ¼ d’heure

 

Note : 16/20

 

Les premières phrases :

 

8 Juin 1938, Allemagne, près de Cologne. Clinique Münstall

Quatre et quatre font huit. Huit et huit font quinze… Ah non ! Seize ! Ou Dix-huit.

 

Merci à Alzabane éditions pour cet envoi lors de l'opération Masse Critique de Babelio!

 

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