Ce blog a pour but principal de présenter mes impressions sur mes lectures et de les partager avec d'autres lecteurs. Vous y trouverez aussi des articles concernant différents événements
culturels auxquels j'ai assisté, des idées de voyages, des artistes que j'apprécie et bien d'autres choses encore...
N'hésitez pas à me laisser des commentaires et des conseils pour mes prochaines lectures. A bientôt sur la blogosphère !
Voici une biographie très complète et extrêmement bien analysée de l'"infamous" Joseph Fouché. Tour à tour, prêtre,
révolutionnaire, tyran, chef de la police et, devenu Duc d'Otrante, aux ordres de l'empereur Bonaparte.
Mon avis perso :
Un récit incroyable que la vie de cet homme parti de rien ou presque que personne n'aurait pu présager.
Stefan Zweig retrace avec brio la vie tumultueuse d'un des plus célèbres traitres de tous les temps. Grâce à de savant
calculs dont lui seul détenait les clés il a su sans cesse se renouveler en faisant grâce à d'ingénieux tour de passe-passe oublié ses méfaits précédents. Redevenant à chaque fois l'homme
providentiel prêt à sauver la France et l'Europe des plus terribles désastres.
Ce qui est captivant dans ce récit ce sont aussi tous les jeux de pouvoir qui sont extrêmement bien représentés et qui
montrent d'une façons étonnante des renversements de situation complètement inattendus. Celui qui a les meilleures cartes en main n'est pas toujours celui qu'on croit...
Une biographie indispensable pour bien comprendre l'histoire de France et de l'Europe entre de la Révolution à la déchéance
de Napoléon.
Nombre de pages : 284
Temps mis pour le lire : 3 semaines
Note : 19/20
Les 3 premières phrases :
"Le 31 mai,Joseph Fouché - que nous sommes loin encore du duché Otrante ! - voit le jour à Nantes. Ses
parents étaient marins et commerçants, ses aïeux également ; rien de plus naturel, par conséquent, que leur héritier fût, à son tour, marin, qu'il devînt capitaine de navire ou qu'il se livrât au
négoce maritime. Mais de bonne heure on s'aperçoit que cet adolescent fluet, nerveux, anémique et laid manque de toute aptitude pour un métier si dur et qui, à l'époque, était encore réellement
héroïque."
Un homme tombe amoureux de la femme de son patron et celle-ci l’aime aussi mais l’homme est envoyé en mission au Mexique
pour plusieurs mois. Puis la guerre vient à son tour bouleverser les espoirs des amoureux.
Mon avis perso :
J’ai eu pour la première fois un soupçon de déception en lisant une nouvelle de Stefan Zweig. Cette déception a fini
s’estomper au fil du roman mais n’en est pas moins demeurée présente tout au long de ma lecture.
J’ai trouvé par moment le style à la limite du « niais » ce qui ne m’était jamais arrivé chez cet auteur qui est
un de mes préférés. Je mettrai cette petite baisse de régime sur le compte de l’inachèvement de cette nouvelle qui a été publiée de manière posthume sans que l’auteur ait pu y apporter toutes les
corrections requises pour égaler la qualité de ses autres récits.
Cette histoire n’est pas désagréable à lire mais je n’y ai pas retrouvé cette grandeur d’âme et de sentiments qui
caractérise ses autres œuvres.
Nombre de pages : 102
Temps mis pour le lire : 3 jours
Note: 12/20
Les 3 premières phrases :
« Te voilà ! », dit-il en venant à sa rencontre les bras ouverts, presque déployés. « Te
voilà », répéta-t-il et sa voix grimpa dans les aigus, passant de la surprise au ravissement, la silhouette aimée. « Je craignais tant que tu ne viennes
pas ! »
Le jour de son quarante et unième anniversaire, le célèbre écrivain R… reçoit une longue lettre dont il ne pense pas
connaître l’auteur et pourtant…
Mon avis perso :
Quel choc ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu une prose aussi belle. J’ai vraiment dévoré ce livre.
L’écriture est magnifique, on reconnaît bien là le grand Zweig ! J’ai trouvé cette histoire d’amour à sens unique extrêmement touchante. Evidemment si l’on reste rationnel, on ne peut
arriver qu'à la conclusion que cette femme est folle. Mais pourtant cet amour complètement désintéressé qu'elle porte à cet homme est aussi beau qu’effrayant. Je pense que de nombreuses femmes
qui ont été très amoureuses (sans rentrer dans cet extrême bien évidemment) pourraient se reconnaître dans les sentiments qu’éprouve la narratrice.
J’ai éprouvé une grande compassion pour cette femme, qui bien qu’elle sache qu’elle gâche sa vie pour rien, s’entête quand
même dans son malheur pensant que son amour est plus important que son propre bonheur. Ça en devient vraiment désespérant, car on se rend bien compte que rien ne peut être fait pour elle,
personne ne peut venir à son secours à part celui qui ne la connait pas et ne le fera donc jamais.
La préface d’Elsa Zylberstein de mon édition est aussi très belle et est un beau préambule à cette histoire.
Un livre à recommander à tous sans hésitation.
Nombre de pages : 106
Temps mis pour le lire : 2 jours
Note : 17/20
Les 3 premières phrases :
R…, romancier renommé, rentrant à Vienne de bon matin, tout ragaillardi après une excursion de
trois jours dans la montagne. Il acheta un journal à la gare ; ses yeux tombèrent sur la date, et il se rappela aussitôt que c’était celle de son anniversaire. « Quarante et un
ans », songea-t-il, et cela ne lui fit ni plaisir ni peine.
Sur le paquebot qui emmène notre narrateur vers Buenos Aires, se trouve
également le plus grand joueur d’échecs du monde : Czentovic ! Le narrateur, très intrigué par cette personnalité discrète et pleine de suffisance envers les autres passagers,
fait tout ce qui est en son pouvoir pour attirer son attention et l’inciter à jouer une partie d’échecs contre lui et d’autres passagers. C’est alors que surgit contre toute attente, un inconnu
qui va sans grande peine réussir à ébranler la technique et la confiance du champion. Qui est cet individu et comment se fait-il que bien qu’il prétende ne pas avoir approché un échiquier depuis
plus de vingt-cinq ans, il arrive à contrer le jeu du champion du monde?
Mon avis perso :
Cela fait maintenant plus d’une dizaine d’années que je n’avais pas relu ce
livre. Et c’est en voulant en expliqué l’histoire à un ami que je me suis aperçue qu’il ne me restait plus grand-chose. Du coup j’ai décidé de le relire, ce que j’ai fait avec plaisir. J’adore le
style de Stefan Zweig. Ce qui est intéressant en particulier avec la forme de cette histoire c’est la manière dont il trompe un peu le lecteur et lui faisant croire qu’il va s’agir là d’un récit
centré sur le champion du monde d’échecs. Mais tout à coup, à partir du moment où l’inconnu fait son apparition, toute l’attention se tourne uniquement sur ce nouvel arrivant. Ce qui est
intéressant aussi de remarquer c’est qu’on a l’impression que les souffrances qu’a subies l’étranger, bien qu’encore très présentes dans ses souvenirs, semblent pourtant appartenir à un passé
révolu depuis de nombreuses années. Or ,cette histoire a été écrite par Stefan Zweig quelques mois seulement avant qu’il ne se donne la mort avec sa femme craignant que les Nazis gangent la
guerre et qu’il ne souhaitait pas vivre dans un monde pareil. C’est donc quand même un étonnant contraste avec la situation dans ce récit. L’histoire finit même de manière tragi-comique lorsque
l’inconnu réanime sa vieille addiction aux jeux d’échecs et en devient presque fou. C’est bizarre je ne me rappelais pas du tout de cette fin, et elle m’a plutôt fait sourire:-)
Nombre de pages : 95
Temps mis pour le lire : 2 jours
Note : 17/20
La première phrase :
Sur le grand paquebot qui a minuit
devait quitter New-York à destination de Buenos-Aires, régnait le va-et-vient habituel du dernier moment.