Auteur : Katharina Hagena
Court Résumé :
Bertha vient de mourir après plus de 10 ans de combat contre un Alzheimer qui a finit par remporter la bataille de la mémoire et de la vie. A sa grande surprise, c’est Iris sa petite fille qui hérite de la maison. Mais cet héritage est lourd, peut-être trop lourd à porter car il contient les stigmates d’un passé douloureux qu’Iris aimerait bien pouvoir oublier à son tour.
Mon avis perso :
Par où commencer ? Tout d’abord, disons-le tout de suite j’ai été un peu déçue par cette lecture. J’avais entendu tellement d’avis positifs sur ce livre que je m’attendais à avoir un vrai coup de cœur. Mais ce ne fut pas le cas. Ce qui m’a un peu refroidie dès le départ, c’est le style de l’auteur. Je ne sais pas si ces expressions alambiquées ne sont dues qu’à une traduction maladroite qui se voulait être au plus proche du texte, mais que du coup nous donne quelque chose de mal écrit avec des lourdeurs et un style « vieux-jeu » ou plutôt « vieillot ».
C’est ma grand-mère en particulier (en plus des commentaires sur les blogs) qui m’a conseillé cette lecture. Non pas qu’elle soit « vieux-jeu », loin de là, mais je pense que ce style lui convient car il correspond à son époque et certaines références qu’elle peut avoir (elle a passé une grande partie de sa vie en Allemagne et doit avoir à peu près l’âge de Bertha). Mais en ce qui me concerne, ça ne marche pas. J’en ai vite eu assez des questionnements sans fin sur les formules de politesses et les actions à entreprendre pour ne pas avoir l’air ridicule, alors qu’a priori elle l’est de toute façon à se promener jour et nuit dans les robes de soirées de ses tantes. Ce détail m’a d’ailleurs paru totalement irréaliste, on dirait que dans son monde les robes sont inusables et passent de génération en génération sans subir d’altération au fil des ans.
J’étais aussi intéressée par les retours dans le temps avant de commencer ma lecture, mais ils m’ont assez vite énervée. Ce qui me frustrait c’était de n’avoir que quelques bribes de l’histoire à chaque fois pour être interrompue par une Iris qui ne veut pas se souvenir et qui nous bloque donc l’accès à sa mémoire. Ces histoires du passé sont en permanence entrecoupées par le présent d’Iris de retour dans la maison de sa grand-mère et qui se demande si elle aura le courage de la garder et si Max pense à elle. Ses retrouvailles avec Max sont d’ailleurs complètement irréalistes. Je veux bien que le village ne soit pas très grand, mais les coïncidences sont par contre un peu trop énormes.
J’ai par contre été touchée par les personnages. Bien qu’ils soient en fait les éléments les plus irréalistes de cette histoire. J’ai trouvé intéressant de voir à quel point les générations se suivent et se ressemblent finalement. On en vient parfois à les confondre et à s’imaginer qu’elles ne constituent qu’une seule et même génération de jeunes filles. Bien que toutes différentes, elles ont en commun cette maison où elles ont grandi et qui a été source pour elles des plus grandes joies comme des plus horribles peines. Iris a beaucoup de réflexions sur la mémoire qui sont assez justes tout de même : Est-ce qu’il ne faut pas mieux oublier certains éléments du passé afin de bien vivre son présent ? Mais à vouloir tout effacer de sa mémoire n’en vient-on pas à s’oublier soi-même ? Quelle place laisser dans notre vie à ceux qui l’ont quittée par fois bien trop tôt et dans des circonstances dramatiques ? Peut-on continuer à vivre dans un lieu habité par le souvenir d’événements douloureux ? Mais à l’inverse, comment quitter un lieu qui contient toute l’histoire de sa famille ?
Ces éléments de réflexion rattrape un peu le livre à mes yeux et lui évite une note désastreuse.
Nombre de pages : 268
Temps mis pour le lire : 2 semaines
Note : 12/20
Les 3 premières phrases :
Tante Anna est morte à seize ans d’une pneumonie qui n’a pas guéri parce que la malade avait le cœur brisé et qu’on ne connaissait pas encore la pénicilline. La mort survint un jour de juillet, en fin d’après-midi. Et l’instant d’après, quand Bertha, la sœur cadette d’Anna, se précipita en larme dans le jardin, elle constata qu’avec le dernier souffle rauque d’Anna toutes les groseilles rouges étaient devenues blanches.