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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 11:46

le-bleu-des-abeilles.jpg

 

Auteur : Laura Alcoba

 

Court résumé : 

A la fin des années 70, le père de Laura est en prison en Argentine et celle-ci doit rejoindre sa mère déjà exilée en France pour fuir la dictature militaire. Pour Laura, c'est la découverte et l'apprentissage d'un pays, d'une langue et d'une culture qui doit se faire rapidement pour ne plus se sentir différente aux yeux des autres.

 

Mon avis perso :

Encore une fois, c'est grâce à l'émission La Grande Librairie sur France 5 que je découvre cette auteure (ce fut aussi le cas pour Edouard Louis).

 

Je ne m'attendais à rien d'extraordinaire mais cette histoire d'apprentissage et de recherche de la langue française "sous son nez" avec ses voyelles nasales m'avait pas mal intriguée.


C'est avec des mots simples, ses mots et émotions d'enfant retrouvés, que Laura Alcoba nous conte son histoire. Mais, même si les choses sont dites avec simplicité rien n'est pourtant facile ou évident. Tout se trouve dans les gestes pour exprimer l'indicible voire l'inexprimable. Aussi bien car les mots français font parfois défaut à la petite argentine fraichement débarquée, mais aussi car les sujets qu'elles souhaiterait aborder n'ont aucune place possible dans son nouveau pays.

 

Au Blanc-Mesnil (qui n'est pas vraiment Paris), les enfants ne connaissent même pas l'Argentine et ne pensent pas qu'il soit possible de venir d'aussi loin. Elle a donc le sentiment d'être souvent incomprise dans ce nouveau pays, pas seulement du fait de la langue mais surtout car les drames qui se jouent de l'autre côté de l'Atlantique son complètement inconnus en France.

 

Pour s'intégrer, selon elle et sur les conseils de sa mère, le seul moyen est de parler un français parfait. En se rappelant les conseils de Noémie, sa professeure en Argentine, elle enchaine les excercices afin de venir à bout de tous ces sons qui ne sont pas naturels pour une hispanophone : les "on", "an", "un" ou le "u" (qu'elle arrive à produire en trompant sa bouche).

 

Le "e" muet est l'objet d'une fascination presque amoureuse chez la petite fille. Elle le découvre aux endroits les plus inattendus, et tente de l'apprivoiser. Ou peut-être est-ce lui qui va finir par l'apprivoiser. Elle l'entend même lorsqu'il se cache. C'est lui qui, selon elle, donne à la langue française tout son charme et permet de comprendre comment les francophones peuvent penser. Une lettre à la fois discrète et indispensable. Voilà ce à quoi elle souhaiterait aussi ressembler.

 

Et un matin Laura fait un grand pas sans le faire exprès : elle pense et parle en français sans intermédiaire en espagnol. C'est une révélation ! A partir de ce moment précis, elle en est sûre : plus rien ne pourra l'empêcher de parler un français parfait comme les autres!

 

En parallèle de son apprentissage du français, Laura entretien aussi une correspondance avec son père emprisonné en argentine. Elle lui a fait une promesse : ils liront ensemble, chacun de leur côté de l'Atlantique, La vie des abeilles de Maurice Maeterlinck. Une oeuvre complexe mais qui leur permettra de maintenir entre eux un lien fort au quotidien malgré la souffrance et l'éloignement.

 

Ce livre est un très beau témoignage (un peu court à mon goût) qui m'a donné envie de découvrir l'Argentine et son histoire que je connais très mal. Le salon du livre de cette année fut aussi une belle occasion pour mettre à l'honneur la littérature Argentine, sûrement encore trop peu connue en France et en Europe.

 

Nombre de pages : 120

 

Temps mis pour le lire : 2 jours

 

Note : 15/20

 

La première phrase :

"Le point de départ de mon voyage se trouve quelque part sous mon nez."

Laura-Alcoba.jpg

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