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6 août 2013 2 06 /08 /août /2013 13:18

vie-devant-soi

Auteur : Romain Gary


Court Résumé :

Le petit Momo, enfant abandonné et confié aux bons soins de Madame Rosa, vit à Belleville dans les années 60 et se pose beaucoup de questions pour son âge. Mais est-il vraiment de son âge ? Dans ce récit, nous suivons les tribulations d’un enfant perdu mais au caractère bien trempé qui se bat pour survivre au  milieu d’un monde qu’il a dû mal à suivre. Au travers de son histoire nous découvrons aussi les personnages les plus insolites qui peuplent ce Paris qui l’a vu grandir un peu trop vite.

 

 

Mon avis perso :

Me voici de retour sur ce blog pour un peu plus longtemps que la dernière fois je l’espère. Si mes publications se sont ralenti mon rythme de lecture est toujours le même et je m’en veux de ne pas avoir pu partager avec vous mes découvertes littéraires de ces derniers mois. Je vais donc faire mon possible pour y remédier pour mes lectures suivantes.


De Romain Gary, je n’avais lu jusqu’à présent que Chien Blanc qui m’avait laissé l’impression inoubliable d’avoir découvert un chef-d’œuvre mais avant tout et surtout un être extraordinaire qui grâce à ses convictions politiques et son courage avait mené la vie d’un grand héros.


Ici le style est complétement différent. Je ne suis absolument pas déçue par cette lecture. Au contraire. Ce roman m’a permis de découvrir un autre pan du talent littéraire de Romain Gary. A première vue, l’univers dans lequel évolue notre petit Momo est extrêmement compliqué et complètement inadapté à un enfant de 10 ans. Mais ce petit bonhomme extraordinaire nous fait presque oublier tout cela grâce à sa verve incomparable qui nous fait presque dédramatiser les situations les plus dramatiques en leur conférant une tonalité comique presque incongrue. Et l’on ne peut s’empêcher de rire en lisant la description faite par Momo de la grosse Madame Rosa, chauve, sale et exilée dans un autre temps  que celui du présent.


Tous les personnages en deviennent touchant même le pire des proxénètes du quartier qui vient régulièrement prendre des nouvelles de la vieille dame ou le travesti ancien boxeur sénégalais qui prend soin de la famille quand Madame Rosa commence vraiment à perdre la tête.


Un très bel hommage à ce peuple du Paris populaire et miséreux trop souvent dénigré !

 

Nombre de pages : 256

 

Temps mis pour le lire : 2 semaines

 

Note: 17/20

 

La première phrase :

 

"La première chose que je peux vous dire c’est qu’on habitait au sixième à pied et que pour Madame Rosa, avec tous ses kilos qu’elle portait sur elle et seulement deux jambes, c’était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines."

romain-gary.jpeg

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 15:44

ChienBlanc.jpg

 

Auteur : Romain Gary

 

Court Résumé :

Romain Gary est à Hollywood avec sa femme Jean Seberg en 1968 pendant la révolte noire qui déchire le pays au beau milieu de la guerre du Viêtnam.  C’est à ce moment-là qu’il fait la connaissance d’un chien a priori doux comme un agneau mais qui aura rapidement des réactions violentes et inattendues. A son grand désespoir, il s’aperçoit que c’est un fait un « white dog », « chien blanc », c’est-à-dire un chien qui, dans l’esprit de ceux élevés dans les anciennes plantations, a été dressé par la police pour s’attaquer exclusivement aux délinquants noirs. Ne pouvant supporter cette idée, Romain Gary décide de tout tenter pour rééduquer ce chien. Mais la bêtise des hommes est telle que tous ses efforts entrepris semblent être peine perdue.

 

romainjean

 

Mon avis perso :

Cela faisait un moment que j’attendais cette rencontre avec ce livre ( et son auteur !) et je suis encore sous le choc. Romain Gary a une vision juste et incisive de la réalité qui l’entoure. Son regard est réaliste, franc et à contre-courant  des bien-pensants de son époque et même encore parfois d’aujourd’hui. Ce qui m’a surtout frappée c’est que de nombreux problèmes de la fin des années décrits dans ce livre soit encore tant d’actualité.

 

On pourrait croire que la société évolue et que les rapports entre les êtres humains ont changé. Malheureusement ce n’est pas toujours le cas. Et il est triste et souvent même révoltant de constater à quel point les préjugés et la bêtise humaine ont la peau dure.

 

Dans cette histoire, on pourrait croire qu’il y a les gentils et opprimés (les noirs) et les méchants et oppresseurs (les blancs). Mais la réalité est comme toujours bien plus compliquée que cela. Romain Gary l’a bien compris et tente par tous les moyens de prendre de la distance avec tous ces conflits qui ne mènent à rien. Seulement voilà, il est marié à Jean Seberg, une femme jeune, bien plus jeune que lui et qui cherche par tous les moyens à apporter ton soutien à la « cause noire » afin de contribuer au changement de la société pourrie dans laquelle elle vit. Mais le désenchantement est rapide est brutal pour la jeune actrice qui se retrouve mêlée à des histoires de complots entre des groupuscules extrémistes et la CIA.

 

Ce livre n’apporte pas de réponse à tous ces problèmes mais seulement le point de vue d’un homme de son temps qui tente tant bien que mal de faire entendre son point de vue et de présenter aux générations présente et à venir les risques et les dérives de certains engagements dont les tenants et les aboutissants nous dépassent. Ce livre est un magnifique plaidoyer contre le racisme et le fanatisme. A lire d’urgence !

 

romainjean2.jpg

 

Nombre de pages : 220

 

Temps mis pour le lire : 1 semaine

 

Note : 19/20

 

Les 3 premières phrases :

 

C’était un chien gris avec une verrue comme un grain de beauté sur le côté droit du museau et du poil roussi autour de la truffe, ce qui le faisait ressembler au fumeur invétéré sur l’enseigne du Chien-qui-fume, un bar-tabac à Nice, non loin du lycée de mon enfance.


Il m’observait la tête légèrement penchée de côté, d’un regard intense et fixe, ce regard des chiens de fourrière qui vous guettent au passage avec un espoir angoissé et insupportable. Il avait un poitrail de lutteur et, bien des fois, plus tard, lorsque mon vieux Sandy le taquinait, je le vis refouler l’importun par la seule puissance de son thorax, comme un bulldozer.

 

romaingary.jpg

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 22:54

passemuraille

 

Auteur : Marcel Aymé

 

Court Résumé :

Série de contes les plus extravagants les uns que les autres. Le plus célèbre nouvelle de ce recueil reste tout de même cellui du passe-muraille où un simple employé de bureau maltraité par son supérieur décide d’utiliser son pouvoir secret qui lui permet de passer à travers les murs.

 

passemuraillemontmartre.jpg

 

Mon avis perso :

Me voilà enfin de retour sur ce blog après plus d’un mois d’absence. Je m’excuse de cette absence involontaire qui n’est que la conséquence d’un changement dans ma vie professionnelle.  Je vous avais promis un avis sur Desperadoes de Ron Hansen. Seulement entre temps je suis tombée par hasard sur Le Passe-muraille à la bibliothèque et je me suis dit qu’il fallait vraiment que je lise ce classique avant toute autre chose. D’autant plus que les histoires de ces nouvelles se passent à Montmartre et que j’y habite (ou en tous cas non loin) actuellement.

 

passemuraille_bourvil.jpgAlors qu’en est-il donc du Passe-Muraille. Tout d’abord j’ai été très surprise de fait que cette histoire ne constitue pas plus qu’une petite nouvelle. Je m’attendais à une longue nouvelle pleine de péripétie et de rebondissements voire même à un roman. Pour les péripéties tout y est pourtant et présenté de manière concise qui va droit au but tout en faisant quelques détours humoristiques.

 

Ce qui est particulièrement intéressant concernant ce recueil, c’est qu’il a été écrit en 1943. Au plein cœur de la seconde guerre mondiale. Et la guerre y est bien présente. A l’époque ne connaissant évidement pas l’issue de la guerre ni la date à laquelle elle finirait, Marcel Aymé s’est plus à utiliser cette donnée manquante dans plusieurs histoire afin d’y introduire le surnaturel à travers les voyages dans le temps. Les gouvernements décident successivement soit de réduire le temps de vie autorisé par mois des citoyens selon des critères radicaux et inhumains, soit de faire accélérer le temps afin que tout le monde se retrouve 17 ans plus tard avec une guerre bien derrière eux.


le-passe-muraillefilm.jpg

Le personnage de Sabine aussi tente d’échapper à son quotidien banal de femme mariée. Elle dispose de  la  faculté de dédoublement à l’infini. Ainsi, elle peut au même moment se trouver assise dans son salon à Montmartre en compagnie de son mari, tout en étant aux quatre coin de la terre à vivre d’autres vies en parallèle souvent plus mouvementées et passionnées.

 

La loi et la notion de bien et de mal sont aussi très présentes dans ces contes. Qu’est-ce qui fait après tout qu’une personne agit de manière juste, bonne et altruiste ? Et si elle le fait qu’est-ce que cela lui apporte finalement ? Et la loi est-elle juste ? A qui profite-elle vraiment ? Ce sont toutes ces questions qui nous viennent à l’esprit au fil de notre lecture. Encore une fois ces interrogations se rapportent également à la réalité quotidienne qu’était cette guerre. Et contre toute attente ce ne sont pas toujours les plus gentils que l’on récompense et qui s’en sortent le mieux.

 

Enfin, au cours de toutes ces histoires, Montmartre est un des éléments que l’on retrouve la plupart du temps. Il est donc assez agréable de pouvoir suivre les personnages à travers les rues de ce quartier qui malgré le temps n’a pas beaucoup changé.

 

Le Passe-Muraille est un grand classique qui à travers des contes le plus souvent très farfelus, nous permet de mieux comprendre ce qu’à été le quotidien douloureux du Paris populaire pendant la guerre.

 

Nombre de pages : 222

 

Temps mis pour le lire : 1 mois

 

Note : 16/20

 

Les 3 premières phrases :

 

Il y avait à Montmartre, au troisième étage du 75 bis de la rue d’Orchampt, un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. Il portait un monocle, une petite barbiche noire et il était employé de troisième classe au ministère de l’Enregistrement. En hiver, il se rendait à son bureau par l’autobus, et, à la belle saison, il faisait le trajet à pied sous son chapeau melon.

 

marcelayme.jpg

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 12:07

MemoiresJeuneFilleRangee

 

Auteur : Simone de Beauvoir

 

Court Résumé :

Simone de Beauvoir raconte son enfance et sa jeunesse afin de comprendre et de nous faire comprendre comment elle est devenue cette figure emblématique de la scène intellectuelle parisienne. On suit ses interrogations de petite fille et son cheminement personnel tout en découvrant le Paris bourgeois du début du XXe siècle.

 

Mon avis perso :

Pfiou ! Extrêmement instructif et bien écrit, mais je suis contente d’être enfin sortie de ce carcan qui semble serrer et emprisonner le lecteur de ce livre. Que de changements sociaux depuis un siècle ! Durant cette lecture, j’avais l’impression d’être tombée dans un monde parallèle au nôtre : on reconnaît bien Paris, mais ses habitants semblent avoir été ensorcelés par un vilain démon qui leur impose le sacrifice, la bienséance et le respect de valeurs sociales dictatoriales.

 

Simone.jpgSimone de Beauvoir bien qu’ayant grandi dans un milieu relativement privilégié est loin d’avoir vécue une enfance insouciante comme on aurait pu le penser. Dès toute petite, elle s’interroge beaucoup : sur elle-même, sur les autres, sur la vie, sur Dieu.  Quelle est donc sa place dans son monde où tant de choses lui semblent encore inaccessibles ?  Et pourtant elle en est déjà sûre : un jour elle accomplira de grandes choses, elle sera connue et reconnue !


Mais le chemin est encore long avant la célébrité. Malgré les limitations sociales liées à son époque, ses inquiétudes sur sa vie actuelle et future ressemblent beaucoup à celles  de nombreux adolescents et des jeunes adultes d’aujourd’hui : quand vais-je enfin pouvoir me libérer de l’emprise que mes parents ont sur ma vie ? Vais-je pouvoir faire des études intéressantes, obtenir un emploi qui me plait et vivre enfin ma propre vie ? Comment rencontrer des personnes qui me comprennent et qui sauront me guider dans mes choix futurs ?

 

Les préoccupations se ressemblent peut-être mais le contexte est bien différent : la religion catholique poussée à l’extrême, les traditions familiales, les préjugés misogynes, raciaux et antisémites sont autant de remparts qui semblent être infranchissables par la jeunesse de cette époque. Beaucoup, face à ces problèmes, finissent par adopter une attitude de renoncement désabusé comme Jacques le cousin tant aimé de Simone qui ne cesse de lui répéter : « A quoi bon ? » quand ses questions sur la vie et sur sa volonté de rupture avec les conventions bourgeoises deviennent trop insistantes.


Sartre-et-Simone.jpeg

Tout le drame social de cette époque finit par se jouer dans les personnages secondaires de cette histoire en

particulier Zaza et Jacques qui auront tous les deux un destin tragique. Il en va de même pour les personnages plus périphériques comme Lili la grande sœur de Zaza qui devra épouser un homme « moins intelligent qu’elle » pour satisfaire aux désirs de sa mère. La scène sur laquelle Simone de Beauvoir a choisi de terminer ce livre laisse entrevoir également toute la souffrance psychologique de certains personnages qui après avoir agi afin de respecter les conventions sociales et religieuses se rendent comptent bien trop tard des dommages qu’ils ont causés.

 

A côté de toutes ces tragédies, Simone vit tout de même de beaux moments qui sont très souvent liés à des rencontres déterminantes pour sa vie future. Celles-ci vont l’aider à évoluer pour devenir celle qu’elle est réellement et qu’elle n’aura de cesse de rechercher. La rencontre la plus importante est sans aucun doute celle avec Sartre que lui présentera leur ami commun, Herbaud. Mais chacune des autres rencontres qu’elle a faites à chaque étape de sa vie a son importance dans l’évolution de sa pensée.

 

Cette lecture m’a donné envie de découvrir le reste de l’œuvre de cette grande dame de la littérature et donne un très beau descriptif introspectif de ses pensées les plus intimes. J’ai d’autant plus été touchée par cette histoire qu’une de mes grand-mères est née la même année que Simone de Beauvoir et qu’elle a passé son enfance dans un milieu similaire et dans le même quartier de Paris.

 

Nombre de pages : 472

 

Temps mis pour le lire : 1 mois

 

Note : 17/20

 

Les 3 premières phrases :


Je suis née à 4 heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail. Sur les photos de famille prises l’été suivant, on voit des jeunes dames en robes longues, aux chapeaux empanachés de plumes d’autruche, des messieurs coiffés de canotiers et de panamas qui sourient à un bébé : ce sont mes parents, mon grand-père, des oncles, des tantes, et c’est moi. Mon père avait trente ans, ma mère vingt et un.

 

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 14:08

Amant.jpg

 

Auteur : Marguerite Duras

 

Court Résumé :

La petite aux nattes enfantines, au chapeau d’homme et aux souliers de bal est sur le pont du bac qui traverse le Mékong pour l’emmener à Saïgon. L’homme la repère de loin et l’invite à effectuer le trajet du port à la pension dans sa limousine. La petite le suit et c’est ainsi que commence leur histoire. Mais cette histoire n’est qu’un élément dans l’histoire de la petite.  Marguerite Duras nous raconte ainsi, par l’intermédiaire de cet événement qui a changé sa vie, les derniers mois passés en Indochine avec sa famille.

 

Mon avis perso :

C’est le second livre que je lis de Marguerite Duras, mais autant dire que c’est le premier. Le précédent était tellement court qu’il n’a pu me donner qu’un aperçu très restreint de son art. Car on peut vraiment parler d’un art littéraire et stylistique quand on décrit la prose en continu de Marguerite Duras. Elle nous transporte dans univers à la fois féérique et cauchemardesque où la beauté du monde côtoie les pires bassesses des Hommes. Son écriture est fluide et rivière comme le Mékong. On se laisse porter à la dérive comme cette petite fille, qui n’est plus si petite, sur son bateau.  Les pages se tournent à grande vitesse sans même qu’on s’en rende compte. Et en refermant le livre, on garde en souvenir tous ces paysages traversés et ces gens rencontrés au passage. Ces gens qui constituent le quotidien de la petite Marguerite qui n’a de cesse de vouloir s’en détacher, s’en démarquer.


 

1008374Son but est clair : il faut partir. Quitter cette pauvreté qui a détruit sa mère à petit feu. Quitter cette mère à moitié folle qui la rendra folle. Quitter ce grand frère égoïste dont l’amour trop fort détruit tout sur son passage. Quitter le petit frère avant qu’il ne nous quitte. Et surtout quitter ce pays à la chaleur humide étouffante. Le chinois de Cholen sera le premier élément déclencheur ce départ. Mais il faudra le quitter lui aussi.

 

 Pendant ma lecture, des images du film, que j’ai vu il y a quelques années, me revenaient en mémoire. Mais à celles-ci s’en superposaient d’autres que seul le livre pouvait dépeindre. La description de la mère, de l’attachement et de la haine que Duras ressent pour elle est décrite par touches successives tout au long du récit qui finissent par donner un portrait très précis de celle qui n’avait que ses enfants pour fierté. Elle ne prend pas de pincettes non plus pour décrire son frère  aîné qu’elle présente comme un être machiavélique, paresseux, violent et égocentrique qui n’hésite pas à voler sa mère, ses frère et sœur et même les domestiques pour pouvoir jouer tout ce qu’il peut et tout perdre par la même occasion. Cette description est cependant tempérée par moment lorsqu’elle évoque l’immense amour, bien que destructeur, qui l’unissait à ce frère diabolique. En fin le « petit frère » qui est pourtant son grand frère (il avait 3 ans de plus qu’elle). Mais il semble si faible, si malingre et impotent qu’on le prend pour un enfant ou un jeune adolescent.

 

La relation qu’elle lie pour son amant est particulière car elle ne semble éprouver aucun sentiment. Contrairement à lui qui est fou amoureux d’elle. On s’aperçoit, en fait, avec elle, lors de son départ pour la France que ses sentiments étaient pourtant bien présents, mais qu’elle ne s’était pas autorisée à les reconnaître. Jamais pour un chinois, cela lui paraissait inconcevable. S’installe donc entre eux une relation physiquement très intense mais parsemée de non-dits, de sous-entendus et des préjugés.

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Ce qui impressionne, c’est aussi la lucidité de cette jeune fille. Elle a pourtant grandit comme les autres dans cette famille, puis dans la pension avec les autres jeunes filles de bonne famille. Mais elle semble posséder un pouvoir qui lui permet de voir les événements et l’évolution des situations et des personnes de manière objective, réaliste et détachée, parfois à la limite de la froideur.

 

Ce qui est aussi terrible dans cette histoire, c’est que même si elle a décidé de ne plus avoir de contact avec cette famille et de couper réellement les ponts avec tous ses membres. Leurs destin finit toujours par la rattraper. Ne serait-ce que par les souvenirs qui viennent la hanter au détour d’une lettre ou d’une photo retrouvée.

 

Ce livre fait incontestablement partie des chefs-d’œuvre de la littérature française à lire absolument !

 

Nombre de pages : 142

 

Temps mis pour le lire : 3 jours

 

Note : 18/20

 

Les 3 premières phrases :


Un jour, j’étais déjà âgée, dans le hall d’un lieu public, un homme est venu vers moi. Il s’est fait connaître et m’a dit : « Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté. »

 

duras.jpg

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 13:57

 

ellesserendent.jpg

 

Auteur : Boris Vian

 

Court Résumé :

Tout avait pourtant commencé comme prévu pour Francis, riche héritier de Washington, et il ne s’agissait que d’un bal costumé organisé par Gaya, sa super copine. Comme il n’aime pas les bals costumés, il avait décidé de lui faire une blague en se déguisant en fille. Une fille presque aussi jolie qu’elle pour la rendre jalouse. Mais c’est alors que l’histoire prend un tournant qu’il n’avait absolument pas prévu. Et c’est parti pour une course poursuite dans les bas fonds très huppés de la capitale américaine ou se mêlent drogués, gangs de lesbiennes, d’homos et de personnages à la sexualité incertaine en tous genres. Un véritable thriller qui nous fait voir à la vitesse d’une Chevrolet en accélération maximale, l’envers du décor de la jeunesse dorée de Washington.

 

Mon avis perso :

Je ne m’attendais pas à ça mais cette histoire démarre rapidement sur les chapeaux de roues et entraine son lecteur dans une histoire rocambolesque mais tout aussi crédible que loufoque. J’aurais dû m’en douter un peu comme il s’agit là encore originellement, comme pour J’irai cracher sur vos tombes, d’un Sullivan. Les personnages sont hauts en couleurs et sortent parfois des phrases presque choquantes (surtout pour l’époque) comme s’il s’agissait là de simples banalités.


Encore une fois, Boris Vian arrive à réveiller son lecteur, tout en le tenant en haleine avec cette histoire policière qui s’emberlificote de plus en plus. J’ai trouvé très drôle les passages érotiques qui sont remplacés par des « …….. » qui n’en finissent pas pour décrire les scènes de plaisir :  « Les points représentent des actions particulièrement agréables mais pour lesquelles il est interdit de faire de la propagande, parce qu’on a le droit d’exciter les gens à se tuer, en Indochine ou ailleurs, mais pas à les encourager à faire l’amour. » Il en profite ainsi pour glisser discrètement et avec beaucoup d’humour quelques remarques sur ses opinions politiques.


Bref, un excellent roman, avec des "mauvais / gentils garçons" comme on les aime, bien plus soft que J’irai cracher sur vos tombes, et qui donc est peut-être mieux adapté à un plus large public.

 

Nombre de pages : 122

 

Temps mis pour les lire : 3 jours

 

Note : 16/20

 

Les 3 premières phrases :

D’abord, ça devrait être interdit, les bals costumés. Ça assomme tout le monde et au XXe siècle, on n’est tout de même plus d’âge à s’habiller en bandit sicilien ou en grand air de la Tosca, juste pour avoir le droit d’entrer chez les gens dont on fréquente la fille – parce que c’était ça le problème. On était le 29 juin et le lendemain, Gaya débutait dans le monde.

 

 

 

Boris.jpg

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 00:22


Auteur :
Guy de Maupassant



Court résumé :

Voici un recueil de huit contes sur le thème de l’étrange :

Le loup : Cette courte histoire rappelle pas mal la légende de la bête du Gévaudan.

La légende du Mont-Saint-Michel : Une autre histoire de la lutte entre Saint-Michel et le diable.

Magnétisme : Histoire d’un septique à qui est arrivée une histoire qui lui semble surnaturelle.

Apparition : Une histoire de fantôme dans une vielle maison.

Lui ? : Vision dont le narrateur ne peu se défaire et qui le force à se marier pour ne plus être seul.

La morte : Histoire d’un amoureux à qui la mort a pris celle qu’il aimait. Cette histoire prend une tournure assez inattendue.

La nuit : Le narrateur nous décrit une nuit d’angoisse où le temps semble s’être arrêté.

L’Endormeuse : Un homme qui pense aux suicidés rêve d’un cercle dont le but serait d’aider les gens désireux à mettre fin à leurs jours.

 

Mon avis perso :

J’ai reçu ce livre pour le Bloody Swap et il est parfaitement dans le thème. Je dois avouer que j’ai apprécié certaines nouvelles plus que d’autres. Le Magnétisme par exemple ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Mais j’ai par contre bien aimé la fin de La morte. J’ai trouvé que l’Endormeuse abordait un sujet extrêmement moderne. La nuit m’a rappelé des souvenir du collège et du lycée où je l’ai étudié plusieurs fois. C’est bizarre d’ailleurs parce que je l’avais presque oubliée. La légende du Mont-Saint-Michel rappelle pas mal la nouvelle du Horla bien que l’histoire soit complètement différente. Bref un petit recueil de nouvelles très sympathique pour faire voguer son esprit dans le monde du surnaturel et de l’étrange… 

Nombre de pages : 116

Temps mis pour le lire : 2 jours

Note : 16/20

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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 13:04
Auteur :  Irène Némirovsky

Court résumé :

Ida : Ida est la meneuse de revue la plus acclamée de Paris. Tous se l'arrachent! Pourtant, elle commence à douter malgré les compliments (hypocrites!) incessants du directeur du cabaret. Elle a vieilli maintenant et elle est toujours considérée comme "l'étrangère" même après toutes ces années de succés. Elle sait bien que tous n'attendent qu'une seule chose : un faux pas de sa part pour la remplacer par une plus jeune qui apportera enfin de la nouveauté au spectacle. En ces temps difficiles Ida repense, malgré elle, au passé et à toutes les difficultés qu'il lui a fallu surmonter pour atteindre la gloire où elle se trouve à présent.

La comédie bourgeoise : Madeleine est une fille d'une famille bourgeoise de province. Elle ne rêve que de musique et de mener une vie tranquille à l'image de ses parents car elle ne connaît rien d'autre. Ses parents décident d'ailleurs pour elle du choix de son mari. Sur une cinquantaine de page on suit tel un spectateur de cinéma l'histoire de sa vie sans réel choix personnel et décidée selon les désirs des autres.

Mon avis perso : J'ai adoré ce livre. Cette auteure est vraiment une très belle découverte pour moi. J'avais choisi de commencer par ces deux petite nouvelles pour la découvrir, ne sachant pas trop à quoi m'attendre et ne voulant pas m'embarquer tout de suite dans la lecture de "Suite Française". J'ai cependant préféré "Ida" qui nous emmène dans un univers moins triste malgré tout que "La comédie bourgeoise". Les descriptions nous emportent dans un univers de strass, de paillettes et de désillusion. C'est cette désillusion que l'on retrouve aussi dans la deuxième nouvelle. D'autant plus accentué dans ce cas par le fait que l'auteure écrive cette histoire à la manière d'un sénario de film qui nous laisse passifs devant les images qui défilent sous nos yeux.

Nombre de pages : 119

Temps mis pour le lire : 3 jours
Note : 18/20
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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 15:30

Auteur :  Constance de Salm


Court résumé : Ce roman est constitué des lettres qu'une femme de la bourgoisie du XIXé siècle écrit à son amant pendant vingt-quatre heures. En effet, se croyant trompée elle passe par mille sentiments  de la rage au pardon et allant jusqu'à prendre le risque de se compromettre au yeux de la société afin de connaître la vérité.


Mon avis perso : Le livre m'a d'abord intéressé à cause de son titre à la Stefan Zweig et à cause de la couverture. Je ne connaissais pas du tout Constance de Salm et pourtant il semblerait selon la postface de Claude Schopp qu'elle ait fortement marqué la scène littéraire lors de la Révolution et de la période napoléonienne. Durant toute sa vie elle a ainsi combattu pour les droits des femmes en particulier celui de l'accès à la culture. Dans son unique roman, on trouve ici la force incroyable que le doute et la jalousie peuvent faire naître chez une femme amoureuse qui se croit trompée. Constance de Salm donne a ce livre une impression de vitalité et de spontanéité dans l'écriture des lettres de son héroïne qui donne bien au lecteur une vision de ce qu'a pu vivre cette femme en un si bref espace temps. Je recommande donc fortement ce livre qui gagne à être connu plus qu'il ne l'est pour l'instant!


Nombre de pages : 152


Temps mis poru le lire : 2 jours


Note : 16 / 20

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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 20:50

Auteur : Marguerite Duras

Court Résumé : Scène érotique et violente entre un homme et une femme racontée par l'auteur.

Mon avis perso :  Je n'avais encore rien lu de Marguerite Duras et je me suis dit qu'il fallait réparer cela. Chose faite avec ce petit livre (36 pages). C'est comme d'habitude quand je ne connais pas bien un auteur, le titre du livre qui m'a intrigué. Quel choc! Je ne pense pas avoir choisis le plus populaire de ses romans. L'écriture est magnifique malgré la violence du récit. On aime et en même temps on déteste cette espèce de folie animale qu'elle décrit en tant que spectatrice et aussi un peu en tant qu'actrice d'une scène dont on sait pas à quel point elle est vraie ou imaginée. Ce n'est habituellement pas le genre d'histoire que j'aime lire mais je suis obligée d'admettre que la qualité d'écriture est vraiment exceptionnelle et qu'elle captive le lecteur malgré lui.

Nombre de pages : 36

Temps mis pour le lire : 1/4 d'heure

Note : 15 / 20

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