Auteur : Marcel Aymé
Court Résumé :
Série de contes les plus extravagants les uns que les autres. Le plus célèbre nouvelle de ce recueil reste tout de même cellui du passe-muraille où un simple employé de bureau maltraité par son supérieur décide d’utiliser son pouvoir secret qui lui permet de passer à travers les murs.
Mon avis perso :
Me voilà enfin de retour sur ce blog après plus d’un mois d’absence. Je m’excuse de cette absence involontaire qui n’est que la conséquence d’un changement dans ma vie professionnelle. Je vous avais promis un avis sur Desperadoes de Ron Hansen. Seulement entre temps je suis tombée par hasard sur Le Passe-muraille à la bibliothèque et je me suis dit qu’il fallait vraiment que je lise ce classique avant toute autre chose. D’autant plus que les histoires de ces nouvelles se passent à Montmartre et que j’y habite (ou en tous cas non loin) actuellement.
Alors qu’en est-il donc du Passe-Muraille. Tout d’abord j’ai été très surprise de fait que cette histoire ne constitue pas plus
qu’une petite nouvelle. Je m’attendais à une longue nouvelle pleine de péripétie et de rebondissements voire même à un roman. Pour les péripéties tout y est pourtant et présenté de manière
concise qui va droit au but tout en faisant quelques détours humoristiques.
Ce qui est particulièrement intéressant concernant ce recueil, c’est qu’il a été écrit en 1943. Au plein cœur de la seconde guerre mondiale. Et la guerre y est bien présente. A l’époque ne connaissant évidement pas l’issue de la guerre ni la date à laquelle elle finirait, Marcel Aymé s’est plus à utiliser cette donnée manquante dans plusieurs histoire afin d’y introduire le surnaturel à travers les voyages dans le temps. Les gouvernements décident successivement soit de réduire le temps de vie autorisé par mois des citoyens selon des critères radicaux et inhumains, soit de faire accélérer le temps afin que tout le monde se retrouve 17 ans plus tard avec une guerre bien derrière eux.
Le personnage de Sabine aussi tente d’échapper à son quotidien banal de femme mariée. Elle dispose de la faculté de dédoublement à l’infini. Ainsi, elle peut au même moment se trouver assise dans son salon à Montmartre en compagnie de son mari, tout en étant aux quatre coin de la terre à vivre d’autres vies en parallèle souvent plus mouvementées et passionnées.
La loi et la notion de bien et de mal sont aussi très présentes dans ces contes. Qu’est-ce qui fait après tout qu’une personne agit de manière juste, bonne et altruiste ? Et si elle le fait qu’est-ce que cela lui apporte finalement ? Et la loi est-elle juste ? A qui profite-elle vraiment ? Ce sont toutes ces questions qui nous viennent à l’esprit au fil de notre lecture. Encore une fois ces interrogations se rapportent également à la réalité quotidienne qu’était cette guerre. Et contre toute attente ce ne sont pas toujours les plus gentils que l’on récompense et qui s’en sortent le mieux.
Enfin, au cours de toutes ces histoires, Montmartre est un des éléments que l’on retrouve la plupart du temps. Il est donc assez agréable de pouvoir suivre les personnages à travers les rues de ce quartier qui malgré le temps n’a pas beaucoup changé.
Le Passe-Muraille est un grand classique qui à travers des contes le plus souvent très farfelus, nous permet de mieux comprendre ce qu’à été le quotidien douloureux du Paris populaire pendant la guerre.
Nombre de pages : 222
Temps mis pour le lire : 1 mois
Note : 16/20
Les 3 premières phrases :
Il y avait à Montmartre, au troisième étage du 75 bis de la rue d’Orchampt, un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. Il portait un monocle, une petite barbiche noire et il était employé de troisième classe au ministère de l’Enregistrement. En hiver, il se rendait à son bureau par l’autobus, et, à la belle saison, il faisait le trajet à pied sous son chapeau melon.