Auteur : Annie Ernaux
Court résumé :
Suite à la mort de son père, Annie Ernaux revient sur la vie simple qu’a vécue cet homme dans sa Normandie natale.
Mon avis perso :
Il y a quelques années j’avais lu les deux livres qu’Annie Ernaux a consacré à sa mère ( « Je ne suis pas sortie de ma nuit » et Une femme ) et j’avais depuis longtemps envie de découvrir « La Place » plus axé sur la vie de son père.
Annie nous présente avec une émotion contenue ce père fataliste qui a souffert calmement sans trop se plaindre (à cette époque on n’avait pas trop le choix d’ailleurs). Le dur labeur n’apportait pas toujours les récompenses escomptées et il fallait souvent tout reprendre et tout recommencer malgré toutes les déceptions et les efforts vains.
Annie nous dresse ici le portrait d’un homme tout ce qu’il y a des plus banal, mais qui a tout de même quelques ambitions de son époque. D’ouvrier, il passe commerçant et cafetier et s’élève ainsi dans la hiérarchie sociale sans jamais trop y croire et sans jamais trop réussir y non plus.
A travers cet homme, c’est toute une partie méconnue de l’histoire de France que l’on découvre. On se représente bien ainsi la vie quotidienne qu’avaient de nombreux hommes et femmes vivant sans confort matériel, en partageant des joies simples. Des vies depuis longtemps oubliées mais qui ressemble sans doute beaucoup à celles qu’on vécues nos grands-parents. Un bel effort de mémoire.
Nombre de pages : 113 pages
Temps mis pour le lire : 3 jours
Note : 14/20
Les 3 premières phrases :
J’ai passé les épreuves pratiques du Capes dans un lycée de Lyon, à la Croix-Rousse. Un lycée neuf, avec des plantes vertes dans la partie réservée à l’administration et au corps enseignant, une bibliothèque au sol en moquette sable. J’ai attendu là qu’on vienne me chercher pour faire mon cours, objet de l’épreuve, devant l’inspecteur et deux assesseurs, des profs de lettres très confirmés.