Jusqu’au 20 février 2011 se trouve à la Maison de Victor Hugo à Paris Place des Voges une exposition que je vous recommande fortement. Je l’ai découverte grâce à un article à ce sujet publié par Aifelle sur son blog.
C’est vraiment une exposition magnifique qui regroupe 3 différentes collections qui se complètent parfaitement (la Maison de Victor Hugo, Collection Roger-Viollet et la Maison Européenne de la photographie).
Le choix du lieu n’est pas anodin puisque comme je l’ai découvert grâce à cette exposition, Victor Hugo avait développé une vraie passion pour la photographie. Il fut avec ses fils un précurseur dans la reconnaissance de cet art et lui accordant énormément d’importance et de temps. Il fut très lié à de nombreux photographes célèbres, en particulier Nadar qui vint faire de nombreuses séances photos dans sa maison de Guernsey.
Au fil des portraits on suit l’évolution des différentes techniques photographiques du milieu du XIXe à nos jours. On constate entre autre que les retouches photos étaient déjà une pratique habituelle à l’époque. Ainsi de nombreux photographes passaient plus de temps à effacer les défauts de leurs modèles afin de les sublimés qu’à les prendre en photo. Ce procédé est d’ailleurs très frappant sur les photos de Laure Albin-Guillot qui arrive à conférer à ses modèles une éternelle jeunesse même à ceux ayant largement dépassé la cinquantaine. Le papier utilisé joue aussi beaucoup sur l’aspect final et la lumière dégagée par la photo qui permet de sublimer le modèle.
Une autre portraitiste qui m’a marquée fut Julia Margaret Cameron qui photographie sa nièce Julia Jackson, future mère de Virginia Woolf. Julia Jackson servit également de modèle à de nombreux peintres préraphaélites. De la même manière que ces peintres qui prennent pour sujets des scènes inspirées des textes de l’antiquité, Julia Margaret Cameron photographie sa nièce en s’inspirant et en inspirant à son tour la littérature de son époque, par exemple des poèmes des Tennyson. On retrouve également de manière frappante dans ses photos ce flou et cette féminité à la fois douce et tourmentée qui se dégageaient des toiles préraphaélites.
L’exposition se continue ensuite par des auteurs plus modernes et tout comme les techniques photographiques employées. Il est aussi très intéressant de comparer les différents styles des photographes qui photographient un même auteur mais à des époques et/où d’une manière radicalement différentes. Comme les portraits de Colette qui est représentée tantôt mutine, tantôt en vieille dame tranquille à son bureau.
Après d’autres photographies des auteurs de la beat generation, comme Jack Kerouac, et des photographies plus engagées, on retourne dans une dernière salle à Victor Hugo qui se fait photographier même sur son lit de mort. Le reste de la salle permet également d’avoir une réflexion sur ce qui confère à un lieu une présence éternelle, ce qui fait qu’une maison d’un écrivain est vraiment habitée par cette présence même après sa disparition.
Cette visite m’a aussi permis de découvrir, par la même occasion, la Maison de Victor Hugo. Un très belle exposition à voir de toute urgence !