Ma lecture actuelle avançant à la vitesse de pointe d’un escargot en plein hiver, je continue dans la série des expositions à voir en ce moment à Paris. Vous avez jusqu’au 11 juillet (donc un peu plus de temps que pour les deux expositions précédentes) pour aller voir et entrer dans l’intimité des frères Caillebotte au Musée Jacquemart-André.
Martial (le photographe) et Gustave (le peintre), ont grandit et vécu à Paris une grande partie de leur vie. Il vienne d’une famille bourgeoise qui vit au rythme des saisons de la vie parisienne et de ses alentour. Si Gustave se consacre principalement à la peinture, Martial semble hésiter entre de nombreux arts et centres d’intérêts et finit par beaucoup s’intéresser à la photographie.
Ayant toujours vécu ensemble, ils partagent donc tout deux le même quotidien qu’il représente de manière différentes l’un à travers la peinture, l’autre la photographie. Si Gustave montre un réel talent pour la peinture dès ses premières œuvres avec un style propre et une utilisation inhabituelle des perspectives et des couleurs avec une préférence pour les couleurs froides bleu et violet agrémentés de rouge éclatant, j’ai trouvé que les premier travaux photographiques de Martial était bien ceux d’un amateur. Mais au fur est à mesure des photos, la technique semble évoluer tout comme les sujets photographiés. En effet, Martial et Gustave après s’être intéressés à la nature, en viennent à prendre comme sujet de prédilection, le yachting et les progrès techniques. Ils deviennent ainsi des témoins de leur temps en captant sur le vif les innovations et les matériaux techniques comme le chemin de fer, ou les croisillons de certains ponts en fer qui deviennent courants à cette époque.
Il est également à noter l’atmosphère très étrange, et presque morbide dans laquelle ont évolué ces deux frères. En effet, suite à une succession de drames familiaux, ils se sont bien vite retrouvés presque seuls au monde. Gustave qui restera célibataire en sera d’autant plus marqué.
Passionnés d’art, les Caillebotte sont aussi de grands collectionneurs et n’hésitent pas à investir des sommes colossales dans les œuvres de leurs contemporains impressionnistes comme Monet qui est encore loin d’être connu ou en tous cas reconnu à l’époque.