Auteur : Eric Fottorino
Court Résumé :
Le narrateur, avocat, divorcé la petite quarantaine cherche désespérément à reconstituer l’histoire de ses parents afin de résoudre le mystère de l’identité de sa mère. Son père, Jean Hector, était photographe de plateau sur les tournages des films de la nouvelle vague et c’est tout naturellement que notre narrateur sans nom se met à hanter les cinémas du quartier latin pour regarder les films de cette époque et peut-être y retrouver cette mère inconnue. Mais la rencontre de Mayliss aux Trois Luxembourg va quelque peu changer la donne…
Mon avis perso :
Qu’est-ce que ça fait du bien de lire quelque chose de bien écrit ! J’en avais vraiment besoin après Entre les murs. Le style à l’image de l’histoire nous rappelle l’atmosphère du vieux cinéma français pas seulement de la Nouvelle Vague mais depuis les années 30 jusqu’à la fin des années 70. A travers la reconstitution de la vie de Jean Hector, on retrouve les vedettes d’antan alors à l’apogée de leur gloire et de leur jeunesse. Les noms des actrices célèbres défilent dans un tourbillon de clichés en noir et blanc et finissent presque par se confondre pour ne former dans l’imagination du narrateur qu’une seule et même personne unique et idéalisée : sa mère.
L’arrivée de Mayliss dans cette histoire, va bouleverser sa vie. Il la rencontre dans son cinéma fétiche Les trois Luxembourg rue Monsieur-le-prince. Cette femme mystérieuse l’attire pour une raison inconnue. Probablement à cause du mystère qui l’entoure et qui lui rappelle celui de sa mère. Elle est mariée, a un enfant et est traductrice à l’Unesco. Peu à peu une liaison s’installe qui deviendra de plus en plus toxique pour le narrateur. Ainsi une double quête finit par s’imposer à lui : se désintoxique de cet amour qui en devient presque malsain et élucider enfin les zones d’ombres qui planent autour du personnage de sa mère.
La fin de l’histoire se termine d’une manière assez inattendue tout en conservant une grande part de mystère et d’incertitude. Finalement, notre héro ne préfère pas savoir tente par tous les moyens de fuir ces femmes qui malgré la distance, influence le chemin de sa vie.
C’est un joli conte triste dans un Paris idéalisé. On se plait ainsi à rêver qu’il est possible, comme le narrateur, de vivre au cœur de Paris sans vraiment travailler et de pouvoir à loisir aller au cinéma et dans les cafés du quartier latin. Ou encore que l’on peu voyager lorsqu’on le souhaite sans contrainte de temps ni d’argent. Une belle vie un peu grise et mélancolique en somme.
Nombre de pages : 189
Temps mis pour le lire : 5 jours
Note : 14/20
Les 3 premières phrases :
Mon père était photographe de plateau. Dans les années soixante, on le croisait aux studios de Boulogne en compagnie de jeunes gens qui s’exerçaient à vivre de leur rêves. Il y avait là Nestor Kapoulos, Jean-Louis Huchet, Eric de Max, Mucir et bien sûr Gaby Noël, des noms connus des seuls amateurs de génériques.