Court Résumé :
Mrs Moore et Miss Quested viennent d’arriver à Chandrapore, une petite ville sans prestige à quelques kilomètres de Bombay. Le but de ce voyage est principalement de savoir si Miss Quested pourrait devenir la future femme de Mr Heaslop, le fils de Mrs Moore. Peu de temps après son arrivée, Mrs Moore fait, par hasard, la connaissance d’un jeune docteur indien musulman dans une mosquée, Dr Aziz. Ils éprouvent immédiatement de la sympathie l’un pour l’autre. Un lien d’amitié semble s’être formé entre la vieille dame et le jeune homme contrairement à toutes les règles sociales du monde dans lequel ils évoluent. De son côté, Miss Quested qui souhaite connaître ce qu’elle appelle la « vraie Inde », accepte pour elle et Mrs Moore l’invitation de Mr Fielding qui souhaite leur présenter des amis indiens dont le docteur Aziz fait parti.
Mon avis perso :
Et voilà, après plus d’un mois de lutte acharnée et de persévérance, j’ai enfin réussi à finir cette lecture éprouvante mais extrêmement riche. J’ai toujours à la fois beaucoup de mal mais aussi beaucoup de plaisir à lire les récits de Forster. D’un côté, l’écriture est très belle et emplie d’une poésie et d’une philosophie qui nous amène à vraiment comprendre les situations, ce que ressentent les personnages et les raisons de ces sentiments. Mais d’un autre côté, l’écriture est tellement précise qu’il faut vraiment rester toujours attentif au moindre détail pour être sûr de pouvoir suivre cette analyse des situations et des sentiments.
La force de ce livre est en effet de nous décrire avec exactitude les
relations sociales qui à la fois unissent et séparent les différents habitants de cette région très cosmopolite et multiculturelle de l’Inde. A première vue on aurait pu croire qu’il n’existait
qu’une seule opposition entre les anglais et les Indiens. Seulement les choses se compliquent lorsque l’on s’aperçoit que les Indiens se distinguent entre eux d’une part par leur religion
(principalement Hindouistes et Musulmans) mais aussi par leur classes sociales et leurs relations avec l’empire britannique. De la même manière les anglais distinguent également différents
groupes sociaux dans leur communauté.
Dans cette société, où tout doit rester immuable (une place pour chaque personne et chaque personne à sa place), les choses vont très facilement s’envenimer lorsque des individus refusent de se conformer aux règles tacites qui leurs sont imposées. C’est de cela dont il sera principalement question lors du procès qui constitue la trame principale de cette histoire. Ce ne seront pas tant les faits de manières objectives qui seront jugés mais le non-respect des conventions sociales.
De même malgré de nombreuses tentatives de rapprochement entre Mr Fielding et Dr Aziz, certaines préjugés culturels demeureront et entraineront certaines incompréhensions. S’en suivront également des malentendus et des quiproquos, que chacun tentera d’expliquer à sa manière, créant ainsi des contresens et des inimités qui n’auraient jamais eu lieu d’être, si les deux partis avaient pris un peu plus de temps pour éclaircir les choses. Chacun finit également par se laisser influencer par ses amis appartenant à la même catégorie sociale et se donnent bonne conscience en imaginant que l’autre l'a trompé ou qu’il ne peut tout simplement pas le comprendre.
Au final, on en arrive bien vite au constat suivant : peu importe les efforts que les personnages peuvent faire pour se rapprocher et essayer de se comprendre, les conventions collectives et les tensions créées par l’hypocrisie ambiante dans lesquelles ils évoluent finiront toujours par les séparer. Une note d’espoir intervient tout de même à la fin de l’histoire, et on se rend compte avec un soulagement teinté de pessimisme qu’une réconciliation peut être possible, mais seulement grâce à l’absence et à l’éloignement. Ainsi, l’amitié cristallisée par le souvenir redevient belle, pure et inaltérable.
Un véritable chef d’œuvre à valeur universelle.
Nombre de pages : 416
Temps mis pour le lire : 1 mois
Note : 16/20
Les 3 premières phrases :
Except for the Marabar Caves - and they are twenty miles off – the city of Chandrapore presents nothing extraordinary. Edged rather than washed by the river Ganges, it trails for a couple of miles along the bank, scarcely distinguishable from the rubbish it deposits so freely. There are no bathing-steps on the river front, as the Ganges happens not to be holy here; indeed there is no river front, and bazaars shut out the wide and shifting panorama of the stream.