Auteur: Christiane Singer
Court résumé :
Un gentilhomme, nommé Bernage, envoyé en mission par Charles VIII à Cologne, est accueilli dans un château sur son chemin. C’est là qu’il fera la connaissance du Seigneur de Sigismund d’Ehrenburg et de sa femme Albe, jeune fille au cœur repentant, bannie par son mari à cause d’une trahison qu’il ne peut lui pardonner. Suite à cette rencontre, Sigismund d’Ehrenburg va correspondre avec le seigneur de Bernage afin de lui expliquer ce qui l’a conduit à agir de cette manière envers sa femme, et pourquoi leur rencontre a été déterminante dans sa vision de la vie.
Mon avis personnel :
J’ai trouvé ce livre très beau. Un vrai petit bijou. Je ne connaissais pas du tout l’auteure, et c’est par hasard qu’une amie m’a prêté ce livre qu’elle avait bien aimé. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre en français dont le style me parle autant. L’écriture est belle et on voit bien que l’auteure aime les mots et ils le lui rendent bien. Ce livre est basé sur une nouvelle écrite par Marguerite de Navarre dont je n’avais jamais entendu parler non plus. Dans son avant propos l’auteure explique également qu’elle a dû se mettre aussi à la place personnages avec une vision du monde non conforme au monde actuelle dans lequel nous vivons. Dans ce monde, l’homme représentant de Dieu sur terre, régnait en maître sur les femmes, les enfants et toutes les créatures vivantes de notre planète. Il y a d’ailleurs eu un moment où les propos tenus par Ehrenburg m’ont bien énervée. Cela montre bien à quel point l'auteur a réussi à incarner un personnage conforme au contexte d'une époque à laquelle certains avis aussi tranchés et misogynes étaient complètement normaux. J’ai trouvé très belle la conception de l’amour décrite ici et aussi l’hymne à la vie prôné par les personnages pour que, comme dit l’auteure, elle ne soit faite de rien sinon de ce qui brûle.
Nombre de pages : 153
Temps mis pour le lire : 2h30
Note : 17/20
3 citations :
« Celui qui fait sien son destin - hostile et terrible soit-il – celui-là est libre. »
« Mes pieds se poseront à nouveau sur la terre et mes pas marqueront la glaise. »
« Cette immense mise en scène sacré et absurde dont jouissent les dieux quand, entre deux rêves, ils laissent leur regard vaguer sur les mondes.